L’emprise du porno
Le 10 juin 2020, le Sénat a adopté à l’unanimité une loi pour protéger les victimes de violences conjugales avec un amendement pour mieux surveiller l’accès des mineurs aux sites pornographiques. Le moyen employé ? Obliger les éditeurs à contrôler strictement l’âge des personnes visionnant ces sites sous peine d’être bloqués ou déréférencés. Ils ont donc le devoir de mettre en place des solutions d’identification de l’âge, mais ces mesures et cette loi seront-elles efficaces ? On peut en douter puisque le code pénal sanctionne déjà les sites proposant des images pornographiques susceptibles d’être vues par des mineurs (trois ans d’emprisonnement et 75 000€ d’amende), mais en pratique les éditeurs ne sont pas punis .
La pornographie touche tous les milieux sociaux, jeunes et adultes.
50% des jeunes catholiques de 15-17 ans ont surfé au moins une fois sur un site pornographique !
La plupart des parents pensent que leurs enfants ne sont pas concernés, « ils sont bien éduqués et filtrent spontanément les images choquantes ». C’est bien naïf !
Ces mêmes parents, n’étant pas de la génération hyperconnectée (ou digital native), sont inconscients de la difficulté qu’un adolescent peut éprouver pour résister à l’attrait des images pornographiques diffusées si facilement sur internet.
Alors, que faire ?
De plus en plus visité, le remarquable site internet En sortir, en collaboration avec la Fraternité Saint-Pierre, propose des moyens très concrets pour protéger les enfants de ce véritable fléau qu’est la pornographie, par l’installation de filtres efficaces sur les ordinateurs et smartphones :
- Boomerang parental Control pour les smartphones et tablettes Android, peut protéger dix appareils, permet de visualiser les sites visités, de limiter le temps d’accès aux écrans, de bloquer YouTube en mode restreint, pour 2,50€ seulement par mois.
- Pour les iPhones, iPad : c’est beaucoup plus difficile, donc on déconseille fortement ces types d’appareil.
- FortiClient Pour les ordinateurs PC ou Mac téléchargeable gratuitement.
Le responsable d’En sortir, Joseph-Marie Rouvière, en explique les modalités d’installation sur le site.
Ces filtres sont absolument essentiels et indispensables dans toute famille, en effet, les enfants possédant un smartphone ou surfant sur internet ont un accès libre à tout genre de sites. Ils peuvent tomber fortuitement sur des sites pornographiques et en être marqués à tout jamais. La responsabilité des parents dans ce domaine est immense : ils sont les gardiens de la pureté de leurs enfants et de leur état de grâce.
Joseph-Marie Rouvière parle même de « matière grave » dans un excellent article paru dans l’Homme Nouveau (n° 1728 du 30 janvier 2021) : Peut-on laisser son enfant dormir dans une chambre où il y a des BD pornographiques à côté d’autres BD innocentes ? Si vous laissez à un jeune un smartphone sans filtre, ce n’est pas l’accès à quelques BD mais à des millions d’images pornographiques. Si ça, ce n’est pas grave, qu’est-ce qui l’est ?
Ne faut-il pas cependant responsabiliser les enfants, arguent certains ?
Avant de se servir d’une voiture, on apprend le code de la route et l’on prend des leçons de conduite, cela demande du temps. On ne peut mettre dans les mains d’un enfant ou d’un adolescent un appareil dont il ne sait et ne peut maîtriser seul l’utilisation.
Eric Mortreuil (éducateur expérimenté, cité dans l’Homme Nouveau) explique : qu’il ne s’agit pas de flicage mais de garde-fou. Un logiciel de surveillance est pédagogique. Si vous connaissiez vraiment les enfants, vous sauriez ce qu’ils ont à affronter, et le fait que, seuls, ils sont presque tous incapables de résister à certaines provocations. Il y a des âges où la maîtrise de son comportement est quasi impossible face à des sollicitations sensuelles ou sexuelles.
Adultes, nous avons-nous-mêmes du mal à résister à l’attrait du portable, comment un jeune qui n’a pas encore une volonté bien fortifiée et une claire vision du péril pornographique, à l’heure où il est particulièrement fragile et vulnérable, pourrait-il faire mieux que nous ?
D’autres moyens ?
Refuser le smartphone, même protégé par un filtre, à tout jeune jusqu’à la classe de seconde au minimum. Un petit « neuf touches » suffit amplement !
Attention à la démission des adultes devant le fameux « Mais tout le monde en a » des enfants, qui savent fort bien culpabiliser leurs parents.
Osons dire non, pour le bien de nos enfants ! Leurs âmes nous sont confiées, nous en répondrons devant le Seigneur. Osons dire non au portable trop jeune. Osons dire non aux écrans sans filtre quels qu’ils soient.
Une bonne et solide éducation affective et sexuelle dans le cadre familial fait de confiance, d’écoute et de partage ; c’est une arme de choc contre le dévoiement de la sexualité.
La prière, la vie sacramentelle : le sacrement de pénitence restaure la pureté perdue et permet de lutter contre les tentations, l’Eucharistie plonge l’âme dans l’amour divin et la Sainte Vierge, Mère de la pureté, « terrible comme une armée rangée en bataille » , elle qui a écrasé la tête du démon tentateur.
Nous laissons le mot de la fin à Joseph-Marie Rouvière : La grâce est puissante pour libérer une personne si elle a l’humilité d’installer les filtres qui l’empêcheront de retomber dans les moments de fragilité. Le Christ est plus fort que le démon si les moyens adéquats sont pris : aide-toi et le Ciel t’aidera.